Présidence de la Banque africaine de développement : Dates, candidats…Tout savoir sur la succession d’Akinwumi Adesina

Lomé Actu, 07 octobre 2024- La Banque africaine de développement (BAD) se prépare à un changement de leadership. Avec le second mandat d’Akinwumi Adesina qui touche à sa fin, la course à sa succession est déjà lancée. Plusieurs candidats se préparent activement pour séduire les actionnaires et obtenir leur soutien pour l’élection prévue en mai 2025.

Le lobbying a déjà commencé, et les prétendants multiplient les initiatives pour présenter leurs programmes et obtenir l’appui des 81 pays membres de la BAD. Les candidatures sont ouvertes depuis le 1er septembre 2024 et se clôtureront le 31 janvier 2025. Le Conseil des gouverneurs, composé de représentants des pays membres, sera chargé d’élire le nouveau président de la BAD.

Voici ci-dessous, les profils et les dates clés à retenir dans la course à la présidence de la BAD.

Romuald Wadagni (Bénin)

Depuis 2016, Romuald Wadagni occupe le poste de ministre des Finances et de l’Économie du Bénin, position dans laquelle il a joué un rôle crucial dans la transformation de l’économie nationale. Grâce à ses réformes et à sa gestion rigoureuse, le Bénin a vu son taux de croissance augmenter et devenir un marché attractif pour les investisseurs étrangers.

L’une de ses réalisations notables est le remboursement anticipé d’une grande partie de la dette nationale. De plus, il a mené à bien la première émission d’obligations internationales du Bénin, levant 260 millions d’euros. Sous sa direction, les réformes ont amélioré la confiance des partenaires financiers, ce qui a conduit le FMI à saluer la « résilience économique » du pays. Aujourd’hui, le Bénin ne fait plus partie des 25 pays les plus pauvres du monde.

Sur le plan académique, Romuald Wadagni est diplômé de la Harvard Business School et de l’École Supérieure des Affaires de Grenoble. Avant de revenir au Bénin, il a travaillé dans des entreprises en France, aux États-Unis et en Afrique, notamment chez Deloitte. Sur le plan régional, il a présidé le Conseil des ministres des Finances de l’UEMOA, où il a soutenu la création d’une monnaie commune plus autonome.

Abbas Mahamat Tolli (Tchad)

Appuyé par la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (CEMAC), Abbas Mahamat Tolli bénéficie également du soutien de son cousin, le président Mahamat Idriss Déby Itno, qui déploie des efforts intenses pour sa candidature à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD). Aucun ressortissant de la CEMAC n’a jamais occupé cette position, et Tolli espère rallier l’ensemble de la région à sa cause.

Après avoir sécurisé l’appui de la CEMAC, il doit maintenant gagner le soutien de la Communauté économique des États de l’Afrique centrale (CEEAC), élargissant ainsi son influence à des pays comme l’Angola, le Rwanda et la RD Congo. Abbas Mahamat Tolli a un parcours riche, ayant dirigé la Banque de développement des États de l’Afrique centrale (BDEAC) et été secrétaire général de la COBAC avant de devenir gouverneur de la Banque des États de l’Afrique centrale (BEAC) en 2017.

En 2023, il termine son mandat à la BEAC et se positionne comme candidat officiel à la présidence de la BAD.

Amadou Hott (Sénégal)

Ancien ministre de l’Économie, du Plan et de la Coopération internationale du Sénégal, Amadou Hott est également en lice pour la présidence de la BAD. Fort d’une carrière dans les secteurs bancaire et économique, il a l’avantage d’avoir le soutien de l’actuel président de la BAD, Akinwumi Adesina, qui renforce la crédibilité de sa candidature.

Amadou Hott connaît bien la BAD, ayant réintégré l’institution après son départ du gouvernement en 2022, consolidant ainsi son réseau et ses compétences en matière de financement et de développement économique. Diplômé en mathématiques et finance, Hott a étudié à l’Université Louis Pasteur de Strasbourg, à la Sorbonne, et à l’Université de New York.

Il bénéficie également du soutien du président Bassirou Diomaye Faye, un atout crucial pour sa candidature. Hott se positionne comme un candidat capable d’apporter une vision claire pour le développement économique du continent, tout en renforçant la présence du Sénégal dans les instances internationales.

Dr. Samuel Munzele Maimbo (Zambie)

Candidat de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe (SADC), Dr. Samuel Munzele Maimbo a une vaste expérience au sein de la Banque mondiale, où il occupe depuis 2023 le poste de vice-président chargé du budget, de l’examen des performances et de la planification stratégique.

Dans ce rôle, il gère les ressources budgétaires et supervise les priorités stratégiques de l’institution. Avec près de 30 ans d’expérience dans le développement et la finance, il a été chef de cabinet des présidents de la Banque mondiale et a occupé plusieurs fonctions de direction dans des départements clés de l’institution.

Son parcours académique est tout aussi impressionnant, avec des liens avec la Harvard Kennedy School, l’Université d’Oxford, et le CESifo. Maimbo est reconnu pour son expertise en mobilisation des ressources et en gestion des finances internationales, et son expérience pourrait jouer un rôle décisif dans sa candidature à la BAD.

Rabah Arezki (Algérie)

Rabah Arezki, récemment approuvé par le gouvernement algérien, est un économiste de renom, ancien de la BAD et de la Banque mondiale. Il a été nommé en 2020 chef économiste et vice-président de la BAD, supervisant la gouvernance économique et la gestion des connaissances.

Avant de rejoindre cette institution, Arezki a travaillé au FMI, où il a dirigé l’unité des produits de base et de l’environnement. Rabah Arezki a été à l’origine de plusieurs initiatives, notamment le développement de l’agenda « moonshot » pour la région MENA, qui visait à étendre la connectivité internet et les paiements numériques.

Il est également un défenseur de la transparence des données et de la concurrence loyale, des enjeux clés pour l’avenir économique de l’Afrique.

Voici ci-dessous, le calendrier en 9 dates pour l’élection à la Présidence de la BAD

1er juillet 2024 : Ouverture des candidatures

Le processus débute avec l’appel à candidatures lancé par le Secrétaire général de la Banque africaine de développement (BAD) à l’ensemble des gouverneurs. Cette phase marque le lancement officiel de la compétition pour la présidence.

31 janvier 2025, à 17 h (heure d’Abidjan) : Clôture des candidatures

Les gouverneurs et candidats potentiels ont jusqu’à cette date pour soumettre leurs dossiers. Après 17 h, aucune nouvelle candidature ne sera acceptée.

11-13 février 2025 : Vérification des candidatures

Le Comité directeur du Conseil des gouverneurs examine toutes les candidatures reçues pour s’assurer de leur conformité. Ce contrôle est une étape cruciale pour valider la légitimité des candidats à la présidence.

21 février 2025 : Publication de la liste officielle des candidats

Après la vérification, la liste des candidats éligibles est publiée et transmise aux gouverneurs. Les candidats validés sont invités à soumettre une déclaration écrite présentant leur vision pour l’institution.

21 février 2025 : Demande des déclarations de vision

Les candidats doivent soumettre une déclaration écrite dans les deux langues officielles de la BAD, à savoir l’anglais et le français, exposant leur vision pour l’avenir de la Banque.

21 mars 2025, à 17 h (heure d’Abidjan) : Dépôt des déclarations de vision

Les candidats ont jusqu’à cette date et heure pour soumettre leurs déclarations écrites au Conseil des gouverneurs. Cela permet aux gouverneurs de prendre connaissance des plans et ambitions de chaque prétendant.

22 avril 2025, à 17 h (heure d’Abidjan) : Dépôt des questions des gouverneurs

Les gouverneurs ont l’opportunité de soumettre leurs questions au secrétariat général. Ces questions, destinées aux candidats, visent à approfondir leur vision et leurs projets pour la Banque.

28 mai 2025 : Entretien avec les candidats

Lors de l’Assemblée annuelle du Conseil des gouverneurs, chaque candidat sera invité à un échange avec les membres du Conseil. Cet entretien est une étape clé pour évaluer les compétences et la vision des candidats.

29 mai 2025 : Élection du président de la BAD

La dernière étape du processus se tiendra lors de l’Assemblée annuelle. C’est à cette date que le nouveau président de la Banque sera élu par le Conseil des gouverneurs, marquant la fin du processus électoral et l’entrée en fonction du candidat retenu.

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